Première étape du VFR Atlantique 2018 : Avignon - Aurillac

   Après une liaison en voiture depuis Paris pour rejoindre Avignon, Pascal et Jean-Luc arrivent en milieu d'après midi sur les installations d'Avignon Provence.


    Moi même déjà sur place depuis quinze heures, je finalise la préparation de la machine que j'ai réservé pour notre voyage. Le refueling a été effectué correctement. Pour respecter le devis de masse et de centrage de la machine, j'avais indiqué à Pascal et Jean-Luc le poids respectif de leur bagage de façon à ce que nous ayons assez de carburant pour rejoindre La Rochelle en toute sécurité. Les documents de bord ont été vérifiés, la météo du jour prise et imprimée, tout comme les NOTAM éventuels sur notre trajet.


   Peu avant dix heures, nous rejoignons notre appareil qui est le Cessna 172 Diesel immatriculé F-GBTN. Les sacs sont disposés de façon à ce que le centrage que j'ai défini soit cohérent. Pascal installe à bord tout son matériel audio, vidéo et tracking GPS. Jean-Luc qui n'est pas pilote privé, découvre en partie la cellule de notre appareil. Notre ami est loin d'être un novice, car son expérience en simulation aérienne lui permet d'appréhender très rapidement ce nouvel environnement. Désormais, les trois compères ont pris place à bord de la machine qui devrait les amener sur un périple de près de 750 Nm.

    Dix heures cinq, c'est le roulage pour la piste 35 à Avignon. Décollage face au nord avec un vent moyennement soutenu, on prend rapidement de l'altitude pour s'extirper des turbulences générées par le Mistral. Ces dernières cessent les 2.000 pieds franchis. La route choisie sera des plus simples, car contrairement aux vols suivants, celui ci doit nous permettre de rejoindre Aurillac, ville étape de ce voyage "Aquitaine 2018". Mais pour effectuer une ligne droite sur Aurillac depuis Avignon, il faut franchir le massif des Cévennes dont le point culminant se situe à 5500 pieds environ. Parc naturel oblige, le survol à moins de 3.300 pieds sol étant interdit, le niveau de vol choisi habituel dans ces cas là sera de 85. Alors même que nous arrivons sur le point Whisky, sortie de la CTR de LFMV, nous continuons notre montée. Lâchés par la Tour, Provence Approche nous autorise le FL065 dans un premier temps, et rapidement le FL085 une fois les zones militaires d'Orange libérées.

    En montée pour le FL085, nous laissons en contre bas le Pont du Gard. Jean-Luc pour la toute première fois du voyage prend les commandes de la machine. Vitesse de montée à 80 kt, la vario oscille entre 450 et 650 ft par minute. La machine grimpe bien, le centrage est parfait et la masse à bord a bien été respectée pour permettre de voler dans d'excellentes conditions. Première leçon de radio navigation à bord, en utilisant le NAV1 sur le VOR de Mende, je règle l'OBS du cadran VOR1 pour indiquer à Jean-Luc le QDM qu'il doit suivre pour nous amener verticale de la radio balise. Pour lui faciliter la tâche, j'affiche sur le GNS430 un track via un Direct To sur le VOR de Mende. Avec ces deux informations, on ne pourra pas le louper. 

    On arrive bientôt sur la ville d'Alès, la couche en dessous de nous commence à se former et on finit par être définitivement "On Top" quand le massif des Cévennes se dessine sous nos pieds. Le FL085 est atteint, et nous voici progressant vers la ville de Mende. Quelques nuages devant nous oblige le pilote à slalomer entre les barbules qui dépassent. Voyant qu'en grimpant de quelques centaines de pied, nous serions bien plus à l'aise, je décide de monter au FL090, avec le SIV de Clermont en fréquence. Finalement, pour "baptiser" Pascal au niveau 100, nous stabilisons notre Cessna au niveau cent. A plus de 3.300 mètrs d'altitude, la température extérieure négative nous incite à mettre une buche de plus dans la manette de chauffage intérieur de la machine.

    Nous passons maintenant travers du VOR, la couche se fragmente en dessus de nous, et sur notre gauche, la radio balise au sol se distingue bien avec sa forme spécifique, tant connue des simmers qui se régalent à les chercher. Nous entamons désormais le survol du plateau du Larzac. Calcul da la TOD (c'est à dire du moment où iul faudra entamer notre descente), puis manipulations effectuées sur le GNS430. Nous sommes désormais plus très loin d'Aurillac et notre descente va bientôt se terminer pour stabiliser à l'altitude de reconnaissance du terrain, soit 500 pieds de plus que le tour de piste.


    Premier contact radio avec les installations, l'agent AFIS n'est pas présent. J'annonce à la radio nos intention d'effecuer une reco terrain. Dans la foulée, un pilote en tour de piste nous donne les informations météo locales. Afin de faire découvir le terrain à mes deux amis installés à bord du Cessna, je reconfirme une reconnaissance. Nous voilà désormais verticale des installations, en dessous un ATR de la compagnie HOP parké devant le terminal, et quelques appareils stationnés ici et là.

     Intégration en vent arrière pour une piste 33 main gauche, nous voilà maintenant en finale survolant un troupeau de vaches situé juste avant le seuil de piste. Rigolade à bord, on se croirait dans une scène pour P3D où un certain Filipo avait positionné ces même animaux non loin du Téport. Bref, en très courte finale, j'allonge car le taxiway de sortie unique est situé en bout de piste opposé. Désormais au sol, quasiment pas de vent, je propose à Jean-Luc de s'exercer au maniement des palonniers pour nous taxier jusqu'au parking.


Les clichés de la journée pris par Pascal :

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     Une fois le moteur arrêté, premier pas dans l'herbe fraiche au pied de la Tour, une agréable odeur de campagne nous monte au nez. Ah que ça fait du bien, ça change des odeurs habituelles que l'on respire sur un terrain d'aviation.  Sur place, Pascal en profite pour immortaliser ces premiers instants sur le parking herbe d'Aurillac. Un taxi et quelques kilomètres plus tard, nous voilà dans nos chambres respectives pour une première soirée loin de chez nous ...