Vol circulaire : Avignon - Toulon - Marseille - Avignon

     Initialement prévu le dimanche 08 avril, nous avions décidé d'avancer cette sortie de vingt quatre heures pour éviter le gros vent prévu pour le lendemain. Nous voilà donc à l'aéroclub, ce samedi 07 avril 2012, en fin d'après midi. Nous avons réservé le PA28 à compter de 18 heures.

 

     Stéphane, pilote breveté ULM et son épouse ont envie de se faire un vol côtier. Stéphane adepte de simulation aérienne sur Flight Simulator, participe aux vols du mardi sur IVAO depuis plusieurs mois maintenant.Cette navigation revêt plusieurs aspects :
 - sur un plan aéro : se familiariser aux transits de Toulon et Marseille afin de les réitérer avec son ULM,
 - sur un plan pilotage : s'amuser avec une machine plus lourde que celle qu'il pilote le weekend, avec une avionique sympatoche,
 - sur un plan humain : faire participer son épouse aux vols en aviation légère et prendre en compte les adaptions d'un PAX aux conditions météorologiques.
 

 

       Les pleins effectués, on entame le roulage à 18h20 locale. Le ciel sur Orange est noir, et les éclairs tout au loin illuminent le ciel. La tour demande aux trois machines dans le circuit si elles désirent se poser rapidement ou poursuivre ... j'ai pris la météo avec grand sérieux, et j'ai vu que sortis de la CTR, le grand soleil sera présent, et au retour, les orages seront passés sur Avignon.

 

   

 

      On remonte la piste 35, on s'aligne et on décolle face au nord ... en montée initiale, face à nous, se sont des éclairs qui scintillent au lointain, dans un ciel noir. Virage en vent arrière, et un ciel bleu azur contraste avec ce que nous avions face à nous quelques secondes plus tôt. On quitte Sierra Echo, 2000 ft.

 

  

       Avec Provence Info, on prend une directe "Sainte Victoire" bien en vu au lointain, en laissant la CTR d'Aix en Provence sur notre droite. Désormais, nous croisons 120 kt sol, à 3500 ft QNH 1003.

        Nous passons la Sainte Victoire, et filons sur Aubagne, en laissant sur notre gauche la centrale Cadarache. Plutôt que de passer par la Grande Beaume et se prendre des rotors d'un vent marin d'une trentaine de nœuds, on oblique sur Aubagne, pour repiquer sur le Castellet.

  

        Une fois Le Castellet transité, on contacte Toulon Approche pour un transit nord de la CTR de Hyères, par Mike Charlie et Victor Charlie ... une fois la P62 dépassée, on demande une verticale de LFTH qui nous sera refusée. Par contre, on prend le transit Delta Golf - Charlie Lima (voir carte VAC précédente).

           Le golf de Hyères à 3500 ft en descente à 1000 ft mer est un pur bonheur, avec le soleil sur l'horizon qui éclaire de mille feux les reliefs et habitations locales.

    



          Porquerolles passées, je vois au loin le sillage de ce qui pourrait bien être un sous-marin. On décide de prendre un cap convergent pour y voir de plus prêt. Il s'avère bien que cette trainée est celle d'un submersible. Déjà l'an dernier, au même endroit, c'était le porte avions Charles de Gaulle que nous avions précédé.
 

   

          Au retour du vol, j'ai tout de même posé la question à notre chef pilote concernant le survol de ce sous-marin : "Le survol d'un sous-marin militaire ou d'un bâtiment de guerre français est-il soumis à une règlementation aérienne spécifique  (comme une ZIT mobile en somme) ?"
A sa connaissance, il n'y a aucun autre texte que celui des 150 mètres de distance mais toutefois s'il y a du monde sur le pont du bâtiment certains risquent de sortir le coup des 1000 pieds comme pour le survol d'une usine ou d'un rassemblement de personnes : en conclusion à 1000 ft verticale, à moins d'un SUP-AIP créé pour l’occasion, avec un volume et des règles particulières pour un exercice programmé, il n'y a pas de problème. D'ailleurs il faut noter que le RAIZ d'Orange par exemple indique que le survol de la base est interdit à moins de 1000 ft, pourquoi ? parce que s'il n'y avait aucune consigne particulière, on pourrait aller la survoler en respectant seulement les 500 ft comme partout.

         Après cet épisode cocasse, on reprend notre navigation vers Papa Tango, la pointe derrière Saint-Mandrier. On passe Six Fours, Bandol et arrivons déjà sur La Ciotat où l'on quitte le SIV de Toulon pour passer avec la Tour de Marseille Provence. Cette dernière dispose de deux fréquences dont l'une est dédiée au côtier.
 

    


          Nous sommes autorisés à transiter via la verticale terrain de l'aéroport international de Marseille. En attendant, on passe Cap Canaille, Cassis, les Calanques ... Sierra Echo passé, nous sommes désormais dans la CTR de LFML, la rade de Marseille animée par de nombreux ferrys en route pour la Méditerranée.
 


        On arrive au point Sierra, la ville de Carry chère à Fernandel. Nous approchons des installations de Marseille Provence. Un Airbus AIR FRANCE en finale piste 31R, on ralentit la cadence pour franchir les axes derrière lui ... 
 

 

     


      On quitte la zone par Novembre Alpha puis Novembre ... sera ensuite un e directe à Cavaillon où le mauvais temps nous attend. Sortie de CTR de Marseille, on passe avec le SIV qui ne répond pas à nos injonctions. Quelques minutes plus tard, c'est un trafic opposé, un hélico de la sécurité civile, qui appelle à son tour sur la fréquence. Insistant à son tour, je décide de lui répondre en lui décrivant notre position et notre destination. Il fait de même et décide de descendre à 1000 ft pour assurer la séparation avec nous. Il en profite pour nous informer des conditions météos qui nous attendent.
 

  
 
           Du gros grain à traverser avec une visibilité diminuée, mais en maintenant 1000 ft, on garde le sol en vue. On croise l'hélico et je décide de descendre moi aussi car devant nous, c'est un mur qui se dresse. Ayant déjà eu l'occasion de vivre ce genre de chose, je sais que la chose à faire est de conserver le sol en vue, de contrôler si sur les côtés on peut s'échapper sans se faire encercler, et surtout voir si on distingue derrière le grain. C'est le cas.
 
       Je poursuis vers le terrain, à 900 ft sol. On chemine l'autoroute A7 où un serpentin géant de véhicules aux phares allumés nous donne le cap à suivre. On traverse enfin le grain, les gouttes glissent sur le pare-brise, la visibilité chute sensiblement mais les conditions restent largement VMC, ce que j'annonce à la Tour d'Avignon au premier contact. Nous apprenons que les orages tournent autour du terrain,  mais que la visibilité à LFMV est supérieure à 10 km, que le vent est faible et que nous sommes seul dans le circuit. Le contraire eu été étonnant.   
 

       Longue base piste 35, l'autoroute et la Durance sur notre droite, je file pour attaquer une longue finale piste 35 ... vingt heures presque quinze, le soleil est officiellement couché, mais il est fait encore jour ; néanmoins, la contrôleuse nous allume le balisage de piste pour une meilleure perception. Comme nous sommes encore à vingt cinq minutes de la nuit aéronautique, nous sommes encore en VFR de jour, sinon il y aurait eu infraction à cause de la présence de CB. Il était impératif pour moi d'arriver avant cette échéance pour pouvoir poser à LFMV.
 
 
 
 
 
 
        Atterrissage avec deux crans de volets, j’arrondis à 65 kt avec une légère bruine mais une piste détrempée ... freinage en douceur. De retour au parking club, je coupe le moteur après un vol de 120 minutes bloc à bloc.
 
          Pour résumer cette belle navigation, une vidéo qui reprend les meilleurs moments du vol en 16 minutes. Quelques soucis de faux contacts avec le câble de liaison audio de la caméra sur la radio de bord m'ont amené à couper des séquences audio pour plus de clarté.   Bon vu le rendu médiocre de cette vidéo comparé à la réalité, c'est décidé je vais passer rapidement à la Haute Définition !