Vol d'ondes
Après déjeuner, nous revoilà de retour au terrain. On ne traine pas car nous devons être rentré pour seize heures, obligations familiales obligent. Bref, on passe le PIF, les douanes sont expédiées car au moment même où l'on regagne notre machine, des passagers sont à l'embarquement d'un Boeing 737-800 à destination d’Istanbul.
|
Vol d'onde avec une première onde sur le relief (A) puis une seconde qui comporte des lenticulaires (B) |
C'est quoi le vol d'onde ?
Le vol d'onde permet aux aéronefs, essentiellement utilisé par les planeurs, de prendre de l'altitude en utilisant les effets générés par une onde. En effet, sous le vent du relief, et sous certaines conditions, se produisent un ou plusieurs ressauts, du fait de l'élasticité de l'air. Ces ondes peuvent atteindre de grandes altitudes, largement supérieures à celle du relief générateur. Ces zones de ressauts sont parfois matérialisées par des nuages particuliers, les altocumulus lenticulaires, nuages de forme très régulière, parfois en pile d'assiettes, anormalement immobiles alors que le vent souffle avec intensité. |
Après cet épisode enrichissant pour notre expérience de pilote du dimanche, nous laissons les reliefs derrière nous. On passe Aubenas, puis tirons droit sur le nord de la CTR d'Avignon. Comme depuis le départ de Saint-Etienne, nous aurons un vent du sud qui nous attend à LFMV.
Dès Roquemore (30), nous sommes autorisés longue finale piste 17. On en profite pour se caler sur 110.50, fréquence ILS de la piste. Altitude bloquée à 1900 ft QNH 1012, Laurent intercepte le LOC de la piste du coté de Sorgues et tient le plan aux aiguilles.On en profite pour se remémorer les procédures :
- plan de la piste à 3°, en palier à1900 ft, donc je serais sur le plan à 6 Nm du point d'aboutissement : 1900 ft = ( 3° x 6 Nm) + 100 ft / 100 ft étant l'altitude du terrain
- plan de la piste à 5% , donc pour conserver mon plan à 70 kt (vitesse approche en C152), je prends un vario constant de 350 ft/min : 5% x 70 kt = 350 ft/mn
Nous voilà donc sur le plan, à 70 kt avec un vario qui oscille autour de 350 ft/mn, car le vent est capricieux. Laurent lutte pour tenir les paramètres ; on le sait, en Provence, on préfère un bon Mistral à ce vent de la mer très instable et générateur de turbulences. Laurent coupera les moteurs après un vol d'une heure trente cinq, bloc à bloc, soit un quart de plus que le matin. Plutôt logique au vu des 20 kt de vent qui nous ont poussé le matin, mais forcément ralentis l'après midi.
Beaucoup de vent de sud. De l'onde qui oblige à continuellement se battre pour tenir un vol en pallier qui ressemble plus à des montagnes russes qu'autre chose. Mais toujours autant de plaisir. Laurent Dupré