Ce jeudi 18 octobre, nous avions convenu d'aller sur Villefranche de Rouergue. Patrice devait prendre deux élèves avec lui sur le Cessna 172, de façon à ce que les deux équipages se retrouvent là bas pour déjeuner. Seulement, la météo a entravé nos plans. Épisode Cévenol annoncé pour deux jours, avec grosse composante de vent du sud. Sur le bas du massif central, ce sont des stratus à 500 ft sol qui bourgeonnent sur la TEMSi du jour, donc on ira pas jouer à l'ouest. Côté côte d'Azur, non pas que l'on soit blasé, mais on préfère une autre destination moins habituelle. On voit bien que Rhône Alpes est assez dégagé, certes il y a du vent de prévu mais la visibilité sera excellente, et le plafond suffisamment haut pour être tranquille. Seule ombre au tableau, se tenir loin des reliefs où les lenticulaires sont annoncés ainsi que des turbulences sévères.  On décide donc de rejoindre Lyon Bron par la vallée du Rhône. Une fois Montélimar passé, on prendre un QDM sur le vor de la Tour du Pin, pour attraper le transit de la CTR de Lyon Saint-Exupéry, car Laurent n'a pas encore eu l'occasion de faire une verticale des installations de LFLL.

       Dix heures quarante cinq, je mets en route le PA 28, avec à ma droite Laurent qui fera la branche retour, et en place arrière notre Léon Lyonnais de circonstance. Une bonne journée s'annonce hormis le vent qui sera omni-présent. On décolle piste 17, avec un bon vent de sud annoncé à 20 kt, rafales 28 kt du 180°. C'est dans l'axe, un peu de cisaillement au seuil opposé, on connait la chanson, l'ATIS la chante parfois. Montée à 1200 ft max car les zones militaires d'Orange sont actives. Finalement, nous ne sommes pas trop secoués, même surpris à bord. On quitte Orange pour passer successivement avec Marseille puis Lyon Information. Stable à 4000 ft, le vent arrière oscille entre 35 et 50 kt. On atteint une vitesse sol de 160 nœuds, une première pour moi sur le PA 28 du club. On passe maintenant Grenoble (LFLS), puis peu avant le vor de La tour du Pin, on attaque la descente ... c'est là que ça se gatte, on passe une bonne minute à la lessiveuse, position essorage. On se fait tabasser méchamment, c'est qu'on se dit que la structure de nos avions est sacrément solide pour que les ailes restent accrocher au fuselage !

       Deux milles pieds, de 50 à 53 kt affichés pleins travers, on coupe les axes de Lyon Saint-Exupéry, en crabe, pour compenser une dérive de dingue. On quitte Saint-Ex Tour pour passer avec Lyon Bron qui nous indique la procédure à adopter pour poser par grande turbulence. Très honnêtement, j'arrive à contrôler la machine, mais les élements se déchainent sur nous quand même, à la manière d'un p'tit bateau sortant du port, et malmené par la houle.

        Fin de vent arrière piste 16, je ne pense même pas à faire une base, car je sais que dès lors, j'aurais un vent plein travers qui va me faire dériver beaucoup trop. La Tour me confirme à deux reprises des rafales à 30 kt au niveau de la piste, mais ici à 1000 ft sol, c'est bien du 50 kt qui est affiché sur le PFD de l'Avidyne. Fin vent arrière donc, je décide de virer directement vers le seuil de piste de façon à ce que la forte dérive me fasse aligner sur une courte finale. La vidéo en fin d'article montre d'une certaine manière cette technique peut académique, mais qui offre une certaine efficacité, surtout ici à Bron, où les habitations sont directement colées à la piste, sans oublier la ZRT.