Troisième samedi d'août, il est de rituel que l'aéroclub Jean Doudiès organise une manifestation basée sur la fête du Cassoulet à Castelnaudary. Comme l'an passé, Thierry et moi décidons d'y retourner. Christian vient compléter le trio gagnant. Nous nous donnons rendez vous ce samedi 28 août, peu après huit heures du matin, dans les locaux de l'aéroclub vauclusien.
 
 
    Arrivé le premier, je sors le dossier météo du jour. LA TEMSi n'est pas mauvaise, des turbulences modérées annoncées entre la surface et le niveau 060, des nuages épars et fragmentés autour des 4500 pieds, et du vent pouvant aller de 25 kt sur la vallée du Rhône  à 20 kt sur la plaine du Lauragais, notre destination.  Sur Avignon, le décollage va être certainement agité, nous avons une bonne vingtaine de nœuds et  quasiment trente en rafale. La problématique qui se pose est le vol de retour. Les TAF annoncent du 30G40 (trente nœuds de moyenne et quarante en rafale) sur LFMV entre 17 heures et 19 heures, notre créneau prévu pour le retour.  Réflexion faite, si la météo est vraiment trop dure, on prendra l'option de s'arrêter à Montpellier où seuls 17G25 sont annoncés. Christian arrive sur ces entre-faits.

  Coté NOTAM, c'est calme plat hormis une ZRT autour des installations de Castres pour cause de meeting le lendemain. Dossier imprimé, je file au hangar préparer notre appareil du jour. Ce sera le Mike Sierra, Piper Archer III monté Avidyne. Après les actions habituelles de préparation de la machine, j'avitaille en 100 LL. Nous partons à trois, donc nous faisons les pleins.
 

  Thierry arrive à son tour. Nous nous mettons d'accord pour le déroulement de cette journée, et décidons de partir en activant si nécessaire la case "déroutement". Thierry fera l'aller, et moi  le retour. En ce qui concerne cette première branche, le programme va être alléchant et surtout pour nous, un itinéraire jamais effectué. Thierry termine les checklists machine, pendant ce temps, je rentre le plan de vol dans le GNS 430. Thierry a noté sur son log de navigation, directement les coordonnées GPS des points tournants, qui sont des points caractéristiques, des châteaux, donc le plus simple et de saisir dans le menu Waypoints du Garmin 430, les latitudes et longitudes des points. Voilà, le plan de vol est rentré, le MFD affiche désormais notre plan de vol.

 
 Menu TRIP : nos points tournants

  Nous voici tous les trois à bord de la machine. Le Mistral souffle assez fort, ce qui m'impose pour une fois de laisser la caméra éteinte pour la phase de décollage. Nous sommes autorisés à décoller piste 35, le vent souffle modérément fort. Le décollage est court, car largement facilité par les éléments météo du jour.  On se fait chahuter durant la montée initiale, mais finalement, nous sommes surpris, car pas plus que ça. On s'attendait à être plus malmenés. Sortis en Whisky, nous faisons cap vers le premier point tournant : le Pont du Gard.
 

 

    Avec Rhône Information sur 119.70,  nous passons la ville de Rémoulins, passons travers Pont du Gard et faisons retour vers la ville de Ganges. On chemine durant un p'tit moment les gorges du Gardon qui seront suivies quelques minutes plus tard par les superbes gorges de l'Hérault.


 
MFD de notre appareil


 
   Ganges est désormais sur notre travers droit. Cette commune est située au confluent de l'Hérault et du Rieutord. Elle est située à 45km au Nord de Montpellier et à 60km au Nord-Ouest de Nîmes. Cette ville se trouve dans un bassin entouré par les premiers contreforts des Cévennes que nous admirons maintenant depuis nos 5500 pieds. On file désormais vers le point suivant : le cirque de Navacelles.
 
  Nous y arrivons rapidement, car tout proche du point précédent. Pris dans une de nos conversations habituelles, on s'est même fait surprendre par l'arrivée soudaine sur ces lieux. En fait, c'est l'appareil qui vire tout seul grâce au P.A qui nous fait réagir que nous sommes verticale du cirque.
 
 
 
 
    Notre machine virant à l'intérieur même du cirque, Christian assis à l'arrière tente de photographier les lieux, le temps que moi même à l'avant essaye de capturer une ou deux images. Désormais, nous faisons route vers le point suivant.
 
 
 
     La météo commence à poser quelques problèmes. Stables à 5500 ft, le plafond des nuages commencent à descendre sur nous, obligeant Thierry à descendre également. Occupé par ces différentes manœuvres, le point  tournant suivant est passé sans réellement voir le château que nous nous étions fixé. Nous poursuivons en direction de la Montagne Noire.
 

Réglage de la Mixture
 
     Nous passons travers Lodève, et depuis notre situation perchée dans les airs, nous distinguons sur le travers gauche de l'appareil, la mer méditerranée dont les eaux illuminés par un soleil radieux, qui fait défaut sur notre secteur de vol. Les nuages épars nous permettent de voler en conditions VMC, mais restons vigilent vis à vis du relief en dessous de nous.

 
 
Le littoral vu depuis notre position
au fond à gauche, la ville de Sète à 30 Nm de nous
 
     Nous passons maintenant non loin de Bédarieux, et de champs d'éoliennes. Nous faisons route vers un coin que je connais particulièrement bien, pour y être passé à de nombreuses reprises en voiture. On chemine la route de Bédarieux, et arrivons à Saint Pons de Thomières. Je demande à Thierry de remonter vers le Nord, et la ville de Mazamet. Je filme le coin que peuple ma belle famille.
 
     On vole le massif de la Montagne Noire. La couche désormais soudée accroche les reliefs les plus hauts, dont le Pic de Nore. Jusqu'à présent, nous avons subi quelques zones turbulentes, que je qualifierai de légères ou très passagères.

   
    
        Mais maintenant, depuis que nous sommes sur les reliefs compris entre le Minervois et la vallée du Thoré, notre PFD nous indique un bon vent de face qui va occasionné un décrochage dynamique avec un badin à 110 kt ... le temps que l'avertisseur de décrochage s'active, Thierry à la manœuvre, cet incident est réglé en deux temps, trois mouvements.  
 

 
Force du vent affiché sur le PFD de notre appareil


Le plan de vol sur le MFD


 
    Les nuages sont désormais trop présents et leur insistance à rester coller au relief oblige Thierry à virer vers la pleine du Lauragais, à la hauteur de Carcassonne. Une petite entorse au plan de vol initial, ce qui n'empêche pas notre équipage d'admirer les deux derniers châteaux prévus au programme, ceux de LASTOURS du pays cathare et celui de SAISSAC.

    Nous commençons donc avec les châteaux de Lastours qui sont quatre châteaux dits cathares situés sur la commune de Lastours dans le département de l'Aude en région Languedoc-Roussillon. Ces quatre châteaux font partie d'un seul ensemble, dont l'absence de structure commune a été imposée par la géographie du site. Ils sont nommés, du nord au sud : Cabaret, Surdespine, la Tour Régine et Quertinheux.
 
 
 
 
Les Quatre Châteaux de Lastours
 
Capture depuis le film en fin d'article

    Les quatre châteaux passés, nous arrivons rapidement sur la ville de Saissac. Le château de Saissac est un château cathare situé sur la commune de Saissac dans le département de l'Aude au Nord-Ouest de Carcassonne. Il fut la résidence d'une puissante famille vassale des Trencavel. Ces ruines et leurs abords sont protégés au titre de la législation sur les sites et les monuments historiques.
 
 
Ville de Saissac
 
Château de Saissac
 

    Nous sommes plus bien loin de Castelnaudary et ça se voit. Un trafic convergeant à notre route arrive par la droite. Il s'agit d'un D-1050, le Fox Oscar Fox qui va également au Cassoulet Airport. Plus rapide que lui, on prend de l'avance pour s'intégrer dans le circuit.

    Il y a du monde aujourd'hui, ils attendent 60 appareils. Thierry s'annoncent sur la fréquence. Aujourd'hui, un agent AFIS est là pour informer au mieux les pilotes. Pour éviter des circuit d'attente et voir des appareils tournés dans tous les sens, on nous propose une longue finale directe. C'est la piste 29 en service, vent 21 kt du 310°. La piste à Castelnaudary est courte, va falloir bien tenir la machine et ses paramètres.


    On passe les Cheminières et son centre d'instruction de la Légion Etrangère, pour s'intégrer dans une longue finale. La ville sur notre droite, la piste face à nous, Thierry se prépare mentalement et entame la procédure d'approche.

    L'atterrissage court s'effectue sans encombre, un toucher de roue souple, vitesse rapidement contrôlé, nous voici déjà sur le taxiway. Des personnels de l'aéroclub Jean Doudiès sont postés aux endroits stratégiques du terrain, et nous profitions de nombreux marshallers pour parker au mieux notre appareil.  Un autre équipé d'un scooter électrique fera office toute la matinée, de Follow Me local.
 
 

 
en longue finale




en courte

 
 
    Une heure trente, bloc à bloc,  nous sommes dans les premiers à arriver sur place. Il est onze heure et quart, et profitons pour saluer les autres pilotes arrivés avant nous. En attendant l'heure de déjeuner, les discussions vont bon train ...
  
   
 
  
     Présents à la manifestation, mes parents et ma grand mère âgée de quatre vingt dix printemps ne manqueront pas l'occasion de jeter un oeil à l'avionique si particulière de notre PA 28.