Cela fait quelques jours que Laurent, avec qui je partage ce vol, et moi avions hésiter à décaler notre vol, car la météo ne semblait pas très engageante pour ce jeudi 03 avril. Néanmoins au vu des dernières prévisions nous avons maintenu notre vol. En revanche difficile de choisir à l'avance notre destination car nous avions besoin de connaître la force du vent pour aujourd'hui.

        En effet nous aurons un vent de sud qui est beaucoup plus instable que le vent de Nord. On a l'habitude de dire qu'il faut multiplier entre 1.5 et 2 la vitesse du vent de sud pour avoir son équivalent en vent de nord tant l'air chaud qui le constitue est instable. Nous nous retrouvons donc avec Laurent en milieu de matinée et nous attaquons directement par l'analyse de la situation météo qui n'est pas fameuse. Les reliefs sont à proscrire, le sud ouest aussi, la cote varoise on oublie, il ne reste que la vallée du Rhône. Mais pas trop tard car, même si les prévisions ne vont pas toutes dans le même sens le risque de ne pouvoir retourner sur Avignon en après midi existe.

        Nous nous décidons pour Montélimar. Même si ce n'est pas une découverte c'est mieux que de rester au sol. La prévol et les pleins faits, Laurent qui fera la branche aller met en route vers 10h25. Ce sera ensuite un décollage piste 17 puis une virage où nous sommes déjà ballotés pour prendre un cap au nord ouest. Cela promet. Les zones d'Orange étant actives nous sommes conviés à un transit par Roquemaure, Bagnols sur Cèze, Bourg Saint-Andéol.

      Étant initialement autorisés à 1200 pieds, Laurent demande 1700 pieds ne sachant pas ce qui est meilleur: Plus haut avec plus de vent ou plus bas avec les turbulences du relief. Il demande 1700 pieds qui semble être un bon compromis. Bon certes nous sommes un peu ballotés mais beaucoup moins que nous l'avions craint. C'est poussé par un vent de sud que nous remontons vers Montélimar à 120 noeuds. En revanche le ciel est chargé et une petite pluie tombe. Alors qu'habituellement le pluie glisse sur le pare brise, cette pluie est chargée en terre saharienne, et petit à petit notre pare brise se macule de petite tâches qui altèrent la qualité de la vision. Il est déjà temps de s'annoncer à deux minutes de la verticale de Montélimar. Arrivés à la verticale, nous sommes un peu surpris car sur la plateforme il n'y a aucun vent !

      Donc ce sera la piste préférentielle la 02. Nous sommes seuls dans le tour de piste, Laurent se pose, dégage la piste et coupe le moteur au bout de 38 minutes de vol bloc bloc. Il est temps d'aller déjeuner ...