L'idée est de se retrouver sur un terrain entre pilotes virtuels ET réels. Les pilotes réels réservent leur machine dans leur aéroclub et la remplisse avec tous les passionnées qu'ils connaissent. Généralement, c'est l'occasion idéale pour faire les baptêmes de tous ces simmers que l'on croise virtuellement et qui découvrent ainsi l'aviation générale, la vraie. Pourquoi l'appelle-t-on "Fly'in Pilote-Virtuel / IVAO" ? Parce qu'il est annoncé à ces deux communautés. 

       Y'a deux ans, j'étais monté à Châteauroux au Fly'in Pilotes Virtuels 2012, cette année se sera Nevers. Initialement,  j'avais réservé le PA28 Avidyne, mais suite au potentiel moteur à préserver pour une longue sortie prévue les deux dernières semaines de juin, j'ai du me rabattre sur le Cessna 172 (Tango Novembre). J'ai déjà eu l'occasion de voler avec quelques fois, notamment une leçon mémorable de VSV et procédures IFR avec Patrice. Bref lâché samedi dernier par le Chef pilote, aujourd'hui c'est le grand jour. Laurent aurait du nous accompagner, mais une obligation lui en a privé. Christian, compagnon de vols de longues dates viendra avec moi comme prévu, et du coup en étant que tous les deux, on pourra faire le plein en carburant, offrant 7 heures 30 d’autonomie, et du coup permettre un weekend complet sans refueler.

      Aéroclub Vauclusien, huit heures ce samedi 14 juin, nous arrivons quasi simultanément avec Christian. On stationne nos voitures sur le parking protégé de l'aéroport, comme il est de rigueur quand on part plus d'une journée. Comme j'étais venu la veille préparer la machine (pleins, niveaux, nettoyage, chargement), ce matin nous gagnons ainsi un temps précieux. Le temps d'imprimer le dossier météo, notam complets et de voir que ça va être du tout bon, hormis le départ dans la turbulence habituelle quand le Mistral est présent. Cinq à dix minutes à se faire chahuter et se serait impec pour le reste du vol.


         Machine sur le parking, prévol terminée, je mets en route peu après huit heures et demi. Roulage à 08h45 et c'est parti pour la première branche de ce weekend aéronautique. Décollage piste 35, vent d'une vingtaine de noeuds, mais comme le mentionne la TEMSI, ça va turbuler jusqu'à 5000 ft. Et effectivement, ça branle bien dans la montée initiale. Avec le vent dans la poire, au dessus d'Orange en montée, le GPS affiche 47 kt de Vs ! Et bein, nous sommes pas arrivés. Un moment, le GNS nous affiche même plus de 4 hdv pour arriver à Nevers.

          Trois milles pieds atteints, la turbulence cesse brutalement, et c'est le calme absolu dans la machine. On poursuit la montée, et ce moteur Diesel permet grâce à son Turbo de grimper avec un excellent vario, supérieur à celui du PA28 sans aucun problème. Le niveau 65 rapidement atteint, on a décidé de tirer droit sur Nevers, sans formalisme, de façon à passer le VOR de Thiers, la ville de Vichy, celle de Moulins et léger crochet par le terrain automobile de Magny-Cours.

           Nous voilà en niveau de vol, la vitesse sol n'est pas rapide, car nous avons 15 kt de face, ce qui nous bride à 90-95 kt de Vs. Ma foi, on est pas pressé et l'heure d'arrivée est désormais estimée à 11h05, ce qui est raisonnable vu les conditions et la machine. La visibilité est bonne, et on profite même d'une vue imprenable sur la source de la Loire, même en vidéo, ça rend bien. Et justement ce spectacle nous a mis en appétit. Notre chef de cabine a tout prévu : thermo de café chaud et  chocolatines. Et bien le seul moment du vol (hormis le départ et l'arrivée) où nous avons été agités quelques secondes, c'est bien le moment où Christian nous servi le café !!! regardez la vidéo, c'est poilant. Son bermuda  s'en souvient encore.

            Le vol se passe sans encombre, c'est un régal. On passe travers Le Puy, Saint-Etienne dans la brume tout comme Clermont-Ferrand. Verticale de Vichy, où j'ai eu la chance de décoller le mois dernier. On passe Moulins, et un p'tit crochet pare Magny-Cours avec PARIS INFO en fréquence.  Punaise, mais encore une heure et demi de vol et nous serons à la capitale.  Et là tout s'enchaine assez vite ... Nevers en vue, je passe en auto info avec Nevers Tour, puis c'est la verticale terrain. On commence à se faire secouer, je comprends pas pourquoi. Le METAR au départ était avec un vent calme, et quand je vois la biroute lors de la verticale, mes lèvres se plissent : plein travers et bien tendue. La finale va être musclée surtout qu'ici le circuit de piste en "30" nous fait passer au dessus de la ville, pour le coup c'est très surprenant. Les riverains doivent être sympas ici.

           Après la verticale, je m'annonce pour un report vent arrière piste 30, et je reprends les commandes ... la suite c'est en vidéo que ça se passe à partir de 7 minutes 30, sachant qui suite au mauvais branchement du cordon audio, vous n'aurez aucune communication radio ou intercom :

 

 

      Au final, deux heures trente de vol et une trace assez rectiligne vu que la machine ne dispose pas de pilotage automatique. Vous pouvez télécharger notre GPS au format KML lisible avec Google Earth : Trace LFMV - LFQG. 

        Onze heure quinze, je coupe le moteur. Nous sommes accueillis par Jean-Claude. Le temps de remettre en route pour rouler vers le hangar que Mickael, qui bosse au handling à Nevers, m'a proposé. Midi moins vingt, les machines venues du quatre coins de la France arrivent à leur tour, nous étions les plus loin, et sommes arrivés les premiers.