Dimanche 14 septembre, c'est le jour où Christian et moi avions décidé de rejoindre Annemasse pour retrouver sur place de la famille et leur faire profiter d'un survol des lieux.

       Les pleins de Jet A1 de notre Cessna 172 fais la veille au soir, nous voilà à l'aéroclub en cette belle matinée de septembre. Un ciel immaculé de bleu, pas un brin de vent, on prend le p'tit déjeuner en terrasse du restaurant du club, face au tarmac, tout en se calant sur la navigation à venir et de la route à suivre. Côté météo, c'est du grand beau dans la partie sud de Grenoble, après se sera plus bouché dans les vallées. Le METAR de Genève est plutôt préoccupant, car du broken est annoncé à 2500 ft et de l'overcast à 3300 ft, ce n'est pas de bonne augure pour notre arrivée au pied du Léman. Par contre, les TAF (prévisions météo) sont quant à eux nettement plus rassurant.

       Huit heures trente passées, j'entame la prévol extérieure de notre Cessna ; à l'issu, nous prenons place à bord de notre machine du jour. Mise en route, nous sommes autorisés pour une sortie directe au nord de la CTR au niveau 075. Alignés en 35, nous décollons à 09h00 et c'est une montée au niveau 075 qui nous fait passer travers le Mont Ventoux. Passons verticale Malaucène, travers Vaison la Romaine et quasi verticale La Motte Chalancon. Pour la première branche, nous prenons un cap sur LFLG, l'aérodrome de Grenoble Le Versoud. Néanmoins, nous sommes amenés à tirer un peu sur la droite de la route tracée, pour éviter d'entrer dans les zones du Vercors.

       Le ciel est bleu, le sol est masqué légèrement par une brume persistante. Le massif du Vercors est maintenant visible, et la brume a fait place à une couche de nuage qui opacifie la totalité des vallées survolées. Le panorama est splendide !!! En plus de trois cent heures de vols effectués en place gauche, et autant en place droite, je n'avais jamais vu un tel spectacle !  Je vous encourage à regarder la vidéo en fin d'article, c'est magique le vol montagne dans ces conditions là. Dommage que la vidéo ne restitue pas complètement la vision panoramique à bord, sur ce point vive la Go Pro à 170°.


       On passe travers Grenoble, cachée sous les nuages, quittant en fréquence Marseille Nord Info pour Chambéry Info. Au loin, la couche nuageuse est toujours aussi opaque et s'étend à l'infini. Il va bien falloir penser à passer dessous quelque part, sinon, on va se faire coincer et on nous serons obligés de rebrousser chemin. Le lac du Bourget ainsi que les villes de Chambéry et Aix sont masqués par l'épaisse couche de nuages, mais sur le côté ouest de la CTR, côté le VOR, c'est dégagé.  La carte ci-dessous schématise la situation vécue :

 


       On oblique à gauche de notre route, pour cheminer le Rhône, et au bout du Lac du Bourget, on vire vers Aix les Bains en survolant le lac. On passe travers de la ville pour rejoindre le point ALBY. On quitte Chambéry en fréquence pour la tour d'Annecy. Nous sommes autorisés en transiter leurs  zones vers le point NE par la verticale des installations. Nous volons sous les 3000 ft, la couche est juste au dessus de nous, et plus on avance plus les chances de passer dans la vallée voisine menant au Lac Léman s’amenuisent. Passons Novembre Echo, on chemine l'autoroute et contactons Genève Information. Au loin, face à nous, un rideau composé de stratus semble occulter l'horizon. J'insiste longuement pour chercher une issue, rien à faire, on passera pas. Un coup d’œil au GNS430, mode Terrain, le relief remonte devant nous, caché par la couche, on doit faire demi-tour. Un 180 à 2500 ft dans une p'tite vallée, merci à mon FI Montagne de m'avoir bien formé. La manoeuvre est effectuée au taux standard en VMC, mais déjà quelques barbules chatouillent le bout de l'aile. La prise de décision a été bonne car quelques secondes de plus et nous étions en IMC. Je quitte le SIV Genève, pour repasser avec la Tour d'Annecy.

       Nous sommes autorisés pour une longue finale piste 22 avec son plan si fort, très caractéristique.  Atterrissage en douceur, on rejoint le parking au pied de la Tour, où je coupe le moteur après une heure et demi de vol.

 
 
 

       On sort du terminal, et prenons un café. Il est dix heures trente, on va patienter trois quart d'heure, et retenter un nouveau passage, car le temps devrait se lever, les TAF le prévoient.  Christian appelle Annemasse où notre contact nous attend sur place ; ses commentaires au téléphone sur son ressenti météo sur place associés au METAR de Genève confirment malheureusement pour nous que ça ne se lève toujours pas.

       On décide donc de rester à Annecy et d'annuler le transfert sur LFLI. Un taxi plus tard, nous voilà au pied du Lac d'Annecy. Ballades à pied, repas savoyard dans un bon restaurant sont au programme. Le temps est couvert sur Annecy mais très doux en terme de température ressentie.

 

  
     
     

 
       Sortis du restaurant peu après quatorze heures, on constate avec bonheur que le ciel est désormais d'un bleu immaculé, la couche nuageuse a disparu et le METAR de Genève est au beau fixe. C'est décidé, on va faire le tour complet du lac Léman.