Mardi 3 novembre, je quitte le boulot à midi. Arrivé au club vingt minutes après, je retrouve Christian qui travaille sur le simulateur, en effectuant des tours de piste.  Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons à une table du restaurant du club, devant une bonne assiette de tagliatelle aux légumes.


    Météo et Notam pris, la carte TEMSI nous informe sur des turbulences modérées près des reliefs, une visi de 8 km, et un niveau ISO élevé. La carte WINTEM nous oblige à revoir notre destination, sur Montpellier, des vents de 35 kts sont annoncés et le TAF prévoit des rafales à 40 kts.  On se décide à filer sur Alès, y faire un complet, pour aller boire un café à l'aéroclub local.



   On refuele de 50 litres de plus, prévol terminée, on s'installe à bord de l'appareil.


   Je fixe mon support d'appareil photo numérique sur la vitre arrière. Il s'avère que le système est très performant, mais mon modeste appareil montrera que l'effet de contre jour sur le pare-brise empêchera de voir l'extérieur, la mise au point ne s'effectuant que sur le tableau de bord de l'appareil.


Mon nouveau support APN en col de signe



J'envisage d'investir dans un caméscope plus perfectionné, qui serait doté d'une entrée micro (prise Jack) qui serait connectée directement sur mon casque de manière à capter les communications radio en live.


Pour ce vol, j'ai réglé le switch sur la position casque et haut parleur. C'est ce dernier, que le micro intégré à mon APN captera aujourd'hui les communications. Petit bug, quand je suis en émission, ma voix ne sort pas par le haut parleur. Bref, c'est franchement pas top, mais on fera avec aujourd'hui.


Premier contact avec la Tour, on obtient l'autorisation de rouler pour Bravo, puis se sera un décollage en 35, rotation à 60 kts. Une fois les 1000 ft atteints, Christian prend les commandes pour descendre la Durance. On quitte Avignon Tour pour passer avec Rhône Info. C'est parti, nous voilà en route à 1700 ft.




Le Pont du Gard, puis travers Uzès, où on croise un trafic à 3500 ft, en limite de couche d'ailleurs. Delta Alpha 402 réglé à l'ADF, Christian n'a plus qu'a se laisser guider par l'aiguille de l'instrument.

Comme nous l'avons tous déjà fait, Christian se fait avoir comme nous tous la première fois, il vire du mauvais coté pour suivre l'aiguille du gognio du NDB. Une fois expliqué les rudiments du Gisement, il rectifie son geste et nous amène tout droit sur une verticale terrain LFMS à 2200 ft.





Je reprends les commandes, après m'être annoncé à 2 minutes de la verticale, je chouffe la manche à air, se sera la 01 en service. Comme annoncé par notam, l'AFIS est absent aujourd'hui.


Les turbulences annoncées sur la TEMSI commencent à se faire ressentir. On commence à être chahuter correctement. Je m'efforce de tenir mes caps et altitudes, je suis désormais dans le circuit,un autre appareil arrive derrière nous, donc, sécurité avant tout.




Désormais en vent traversier, j'annonce à Christian au fur et à mesure mes actions. On chute de 500 ft pour reprendre l'altitude du tour de piste. Pour la vent arrière je m'éloigne suffisamment. Ou la la, ça tabasse de plus en plus. Pour le vol, la sécurité est là mais je commence à me faire à l'idée que de se poser en 01 avec un air aussi instable, risque de mettre en danger notre approche.


Je décide de renoncer à nous poser. J'annonce à la radio nos intentions d'allonger la vent arrière et de sortir du circuit en restant à la hauteur de tour de piste prévue par la VAC.


La trafic derrière nous m'informe qu'il va nous passer devant par l'intérieur et le suivant des yeux, j'observe sa manœuvre.


Effectivement, il doit s'agir d'un habitué des lieux, il fait une approche peu conventionnelle, du moins non prévue dans la VAC, il tire sur une finale décalée en passant à droite du village interdit de survol, en principe on passe à gauche. Je pense que la raison vient du fait que de ce coté là du relief, il sera moins secoué.


Finalement, il ne se posera pas, on a suivi sa manœuvre avec Christian, et il me semble bien qu'il n'a même pas posé les roues, une remise de gaz à quelques dizaines de mètre du sol.

On quitte le circuit, secoué gentillement, j'annonce à la radio et le trafic dans le circuit nous souhaite un bon retour, je lui rends sa courtoisie par un gentil mot.

Le retour sera agité jusqu'à Uzès, alors même que l'aller avait été calme, puis soudainement, plus rien. On vient de passer d'un air agité comme une mer bien houleuse à un air calme, une mer d'huile en somme. Il me reste encore bien à apprendre en matière d'aérologie.

Christian reprend donc le manche, puis rentrons tranquillement sur Avignon City. On quitte 119.70 peu après Roméo Mike, un SR 20 nous croise 500 ft plus bas, et une fois l'ATIS pris, on doit rappeler en entrée de zone.  Verticale whisky, Christian se laisserait bien tenter pour aller taquiner les Alpilles. Je contacte la Tour et demande un transit via Sierra Whisky, qui sera accordé.


De retour du secteur de Graveson, on se rentre gentillement sur LFMV. Je reprends les commandes, l'appareil est désormais à 1100 ft. Je vire en base 35, 80 kts, un cran de volet, nous sommes numéro 1. Je rappelle en finale.


Atterrissage à 70 kts avec un très léger vent de face, un air calme, je prends le temps de faire un bel arrondi. Après une heure cinq de vol sous le signe de la bonne humeur à bord, j'étouffe le moteur.




On rempli les documents, puis on file chez moi boire ce fameux café que l'on n'a pas pu prendre à Alès.  Le café avalé, on se dirige sur mon simulateur de vol.

      

On décide de se faire un vol en Boeing 737-500 d'Air France.  Cette fois, Christian s'assoit à gauche au poste de Captain, et moi je serais le copilote.  FMC programmé, les passagers à l'embarquement via FS Passenger, je prends contact avec l'ATC. Je ferais la radio.


Nous obtenons la clearence pour le vol IFR de Toulouse à Barcelone. Pushback effectué, roulage approuvé on décolle en 32R. Christian nous fait décoller ce 737-500 comme un pilote de ligne chevronné. A 3000 ft, j'enclenche le MCP pour passer en Lateral Nav.


Dans les hauts parleurs, l'hôtesse annonce que nous avons atteint l'altitude de croisière. Au FL 250, j'en profite pour présenter quelques fonctions du PFD et du ND du 737.  Le commandant de bord du jour est bluffé par l'ATC en reco vocale, c'est vrai que c'est bolide ce truc


Nous voilà en descente vers LEBL, se sera une arrivée standard 25R. J'intègre les données dans le FMC, et communique là mon Captain du jour, les vitesses d'atterrissage selon les volets que nous utiliserons.  Désormais avec Barcelona Tower, on est autorisé piste 25R. AutoBrake sur 2, spoilers armés, je coupe le Pilote Automatique à 300 ft sol, Christian nous pose le Boeing comme un maitre. Bien axé, une gestion juste des palonniers, on sort à la première brettelle.


Je passe avec le Sol, et c'est le Follow Me qui nous guidera jusqu'à la porte Charlie 5.  Freins de park enclenchés, la passerelle commence à s'activer pour venir s'ajuster à notre appareil.

 

Encore, une bonne heure passée ensemble sur un vol, mais cette fois sur le simu...


On se quittera en début de soirée, après une après midi passée sous le signe de l'aviation réelle et virtuelle qui l'une comme l'autre procure un plaisir immense.