Navigation : Lugano - Avignon

  Dimanche 17 mai,  nous profitons de cette journée pour flâner dans les rues de Lugano. Promenade sur les rives du lac, nous poursuivons jusqu'au funiculaire qui nous amènera jusqu'au Mont Brèqui surplombe la ville. Avec un point de vue imprenable sur la ville, nous déjeunerons de midi en dégustant des spécialités italiennes. 

             


                               
 
 
   14 heures 30, il est temps de rentrer à l'hôtel, récupérer nos bagages et filer à l'aéroport de Lugano où nous attendent notre Piper 28  et  Cessna 182 de l'autre équipe de pilotes vauclusiens.  Arrivés au bureau de piste, on fait procéder au refueling et au règlement de la taxe d'aéroport. Avec Thierry, on s'occupe de récupérer la météo, une lecture sur les Notam nous confirme qu'on ne pourra pas se poser à Cannes, festival de Cannes oblige, faut déposer une intention de vol, on fera donc l'impasse sur l'escale.


                      
 
   
    16 heures, plan de vol déposé, toute l'équipe file en direction du parking en herbe. Passage à la douane avec une simplicité déconcertante, avec du personnel à la fois sympathique et sans chichi. Bref, Thierry effectue la prévol avec moi, lui qui vole sur PA28 depuis ses premiers vols. Pendant ce temps, Patrice rentre le plan de vol dans le GPS (qui je l'écris de suite m'aidera quasiment jamais dans la mesure où je m'en suis tenu aux VOR , examen PPL oblige). 
 

           
 
 
      Nous sommes enfin à bord, ceintures attachées, porte fermée verrouillée, il est temps d'appeler le Sol pour la mise en route. Certes nous sommes en VFR, mais dans la mesure où nous avons déposé un plan de vol, on préfère s'assurer que ce dernier a bien été reçu par la Tour. Suisse oblige, c'est en anglais qu'il va falloir causer. Ça fait déjà quelques mois que je travaille ma phraséologie anglaise  sur IVAO entre autre, je vais donc m'y coller. Tout au long du vol, Patrice me donnera du vocabulaire supplémentaire le cas échéant. Mise en route approuvée, nous roulons cette fois çi sans Follow me pour le point d'arrêt Novembre de la piste 19. Un p'tit "Request back track , rwy 19, Fox Charlie Echo" et une fois un jet décollé juste devant nous, on attend les deux minutes et la Tour nous autorise à remonter la piste.


                 
 
 
        Aligné en 19, à la charge max (4 personnes et le plein effectué), je mets plein gaz, sur les freins que je relâche une fois la puissance affichée. La piste est pas très longue ( 1350 m) et à 1000 ft topo, pleine charge et 23°, va falloir gérer ça. La rotation s'effectue à 70 kt, et par manque de connaissance de l'appareil que je pilote pour la première fois, j'entends l'avertisseur de décrochage, alors que mon incidence n'est pas élevée, je pique du nez me remets en palier, reprends de la vitesse et Patrice m'indique à 80 kts, de reprendre une assiette de montée.

         En montée à 2000 ft, nous survolons le lac de Lugano, dommage un peu brumeux, jusqu'à la sortie de la CTR au point Sierra. Punaise, c'est beau. On vole au dessus de l'eau, entre les flancs des montagnes boisées, c'est MAGNIFIQUE !
 
 
                             
 
          En Sierra, j'annonce "Passing Sierra, 2.000 ft" et la tour me demande de passer sur Milano Info sur 124.92. Patrice récupère la valeur mise en stand by, et j'annonce "Milano Info, Fox Charlie Echo, From Lugano To Avignon, 2000 ft, inbound SRN Vor on radial 160, 12 nautic miles, squawk 7000" , on est tranquille jusqu'au VOR de Saronno que nous atteignons rapidement. Nous volons 2000 ft QNH, avec une Vi de 120 kt. Le vent est nul ou presque, donc pas de dérive. Je vole au QDM de SRN, une fois atteint se sera le QDM de VOG. Je m'annonce à Milan Info "Over SRN, to VOG" et nous pouvons désormais profiter du paysage sur 41 Nm. Nous passons dans un couloir de classe G, situé entre deux classes A.  Faut être rigoureux, nous sommes limités en plafond, et de chaque cotés, se sont les installations de Milan Malpensa sur notre droite et Milan Linate  sur notre gauche que nous dépassons. Subitement, Milano Info nous informe que nous allons traversé une zone de voltige. Merci pour l'info, quand subitement à moins de 2 Nm de nous, nous apercevons un appareil type CAP attaquer une boucle au dessus de nous pour la terminer en dessous, le type s'amuse comme un fou à priori avec nous, mais moi, ça m'enchante pas des masses.


                        
  
          Cette épisode terminé, on approche verticale de Vogera. La route  est encore longue, et Patrice décide de me faire effectuer une directe Albenga pour éviter la CTR de Gènes et ses points de report. Un "Request Direct to ABN, Fox Charlie Echo" et c'est un bon quart d'heure de gagné sur notre route. Je passe avec Gènes Information. Cette fois, je m'annonce "Genes Info, Fox Golf Delta Charlie Echo Good Afternoon" , il me répond en me  donnant un QNH et un "Go Head", je réfléchis deux secondes et le contrôle me donne un code transpondeur que Patrice affiche et que je collationne. "Contact radar", c'est tout bon. Quelques minutes plus tard, je demande un "Request 4000 ft", qui sera autorisé et collationné par un "We climb 4000 ft". Comme sur le simu, pas trop dépaysé sur ce point.


                         
 
          En approche d'Albenga, le contrôle me demande ce qu'on veut faire, mais à dire vrai, j'ai compris un mot sur deux. Je regarde Patrice du coin de l'oeil, je pense que lui aussi réfléchi à la réponse à formuler. Je lance "Charlie Echo, say again please", et notre contrôleur avec toute la gentillesse du monde me lance "Charlie Echo, continue to Albenga and crossing coast", ahhhh là je comprends mieux. Je collationne, et nous nous exécutons en rejoignant Albenga en suivant la côte méditerranéenne. Le paysage est fort joli dans ces coins là.


                            
   

           Verticale Albenga, la frontière française n'est plus très loin. Nous volons depuis une heure trente environ, et la météo pas toujours des plus claires est sans vent, sans turbulence, un véritable plaisir pour voler. Je quitte Gènes Info par un "Thank you and good evening Sir", car ce type a été formidable est se mettant à ma hauteur vis à vis de ma phraséologie parfois hésitante mais je pense juste sur le plan de la procédure.

                         
 
           
        Il reste plus d'une heure de vol jusqu'à Avigon, et pour gagner encore du temps,on va zapper le transit de Nice par la côte. Pour mon premier vol dans cette région, je vais pas trop en demander et j'aurais moultes occasions de le faire.Se sera une directe NIZ (le Vor de Nice). Je passe avec Nice Information et m'annonce. Nous passons travers aéroport de Nice où le trafic y est toujours aussi soutenu, c'est pas pour rien que LFMN est numéro 2 en France.


     
 
 
                                            
 
 
            Verticale NIZ, se sera une directe Avignon avec une branche de 95 Nm au FL65. Sans vent, c'est du gâteau à tenir. Au cap 275, Patrice en profite pour m'achever par un exercice de déroutement. Dans l'esprit bien sûr, car se dérouter sur une installation à 100 Nm d'un point, une fois la 1/500.000 pliée, tracer un trait d'un mètre de long , bref, c'est pas jouable. Mais j'ai récite ma check déroutement. Il y apporte des commentaires bienvenus. Après Grasse, on survole maintenant les gorges du Vercors, qui déboulent sur le lac de Sainte Croix.


                         


            Ensuite, un travers Manosque, puis verticale Apt, et verticale maison de mon Jean-Pierre à Gordes pour finir à 3000 ft à deux minutes du point Echo. Je demande à Patrice de faire une procédure IFR, celle par charlie mike.  On demande à la tour, c'est approuvé et je tente de reproduire la même approche que j'ai pu voir en place droite lors de mon vol , quatre jours plus tôt.
 
 
            Les 7 NM d'éloignement, le virage de procédure et 110.50 sur le VOR.  J'attrape le LOC, le Glide aussi, je suis encore sous le plan. Patrice tient la fiche Jeppensen de l'IAC de LFMV, et me donne les valeurs . En palier à 1700 ft, j'attrape enfin le Glide, je suis maintenant sur la plan. Patrice me donne la Vz à tenir, je m'efforce de tenir le plan, mais l'axe n'est pas parfait. Il me demande de  ne regarder que les instruments, et je fais ce qu'il me dit. C'est un peu flippant quand même car à voir la valeur de  mon altimètre descendre, sans jeter un œil à la piste, c'est chaud. Je stresse pas non plus, je le prends comme un jeu, et puis c'est CAVOK, donc si je vois que je n'y arrive pas, je repasse en VMC. A trois cent pieds sol, j'en peu plus, je veux regarder ma piste. Patrice me lance "Attends , c'est 200 ft". Là j'en peu plus, et à disons 250 pieds, je regarde enfin ma piste. Oh c'est excellent, piste face à moi, le Papi indique 2 blanches - 2 rouges, c'est la folie dans ma tête. Bon maintenant, va falloir quand même se poser. 
 
 
 
         


             Je tiens les 70 kt, avec un cran de volet, et au moment d'arrondir, je sens que le poids de l'appareil (forcément différent d'un C152) accentue mon arrondi. Assiette cabrée, je perds un peu plus de vitesse, et l'avertisseur de décrochage commence à sonner. Je remets un peu de moteur tout en conservant mon arrondi. Je touche les roues arrières dans la foulée, je réduis et la roue de nez touche à son tour. Roulage au parking club, je coupe le moteur après deux heures et cinquante minutes de vol. Si j'osais, je dirais même pas fatigué. Un vol d'une grande intensité émotionnelle, avec des nouvelles procédures à la clé, des paysages découverts, des contrôleurs sympathoches, des amis à bord avec qui on aimerait partager plus souvent ces moments là, bref .... le BONHEUR !
 
 
un Grand Merci @ Patrice, Thierry et Christian pour leur compagnie à bord

et Robert, Xavier et Jean-Marie pour leur présence à ce weekend