Quatrième étape du VFR Atlantique 2018 : Arcachon - Toulouse Lasbordes
Milieu d'après midi, Gégé et Claude nous ramènent au terrain. Nos amis ont été super attentionnés à notre égard, et je les en remercie très sincèrement. Avant de regagner notre machine, je propose à mes compagnons de route de passer par les locaux de l'aéroclub d'Arcachon, car j'ai encore des doutes sur la météo à Toulouse.
Comme j'ai pu à de nombreuses reprises le constater, l'acceuil entre pilotes est toujours cordiale. On met à notre disposition le matériel informatique et imprimante afin que je puisse établir avec certitude le Go ou no Go sur Lasbordes. Au final, après recoupement de plusieurs sites internet, et contact téléphonique avec un prévisionniste, nous décidons de rejoindre Toulouse. La difficulté n'étant pas d'y arriver, mais bien d'en repartir le lendemain matin. Après avoir discuté avec les pilotes locaux qui nous recommandent un départ que nous n'avions même pas imaginé, nous regagnons notre Tango Novembre parké au pied de la Tour.
Premier contact avec l'agent, je demande un sortie Sierra Delta , point qui n'existe pas sur les cartes mais qui est utilisé par les habitués. Ce point situé au sud de la dune du Pilat est un point de sortie, en opposition à Whisky qui est le point d'entée. Depuis le matin, les vents ont tourné, et se sera un décollage face à l'océan. Roulage à dix heures quinze, c'est parti pour une heure et demi de vol. J'ai prévenu mes amis à bord, la première parti entre Arcachon et Condom dans le Gers ne sera pas tres palpitante niveau décors. Je garde un souvenir d'un transit entre Andernos et Agen pas des plus palpitant (Voir Atlantique 2011).
Décollage face à l'océan, le vent n'est pas fort mais plutôt turbulent. Jean-Luc en place droite est tendu, normal quand on est sujet au vertige et que l'avion tangue d'un côté et de l'autre. Stable à 1000 ft, les turbulences s'affaiblissent et sur notre droite, la dune majestueuse s'offre à nous. La beauté du panorama fait oublier cet épisode agité. On contourne la dune et maintenant nous la longeons pour entrer dans le bassin d'Arcachon, comme on peut le voir sur la carte ci-dessus. On reconnait les lieux que Gégé nous a fait visiter et le restaurant où l'on a déjeuné le midi. Le survol du bassin est un pur bonheur. On passe le point Echo, et il est temps de se frapper la branche jusqu'à Condom.
Même s'il n'y a pas grand chose d'intéressant à voir en dessous de nous, hormis des champs de culture dont certains en forme de Crop Circle (voir vidéo de Pascal) et des forêts de pins. On s'occupe à bord en parlant de radio navigation, et en jouant avec les instruments de bord sur le VOR d'Agen. Pascal assure la fonction de navigateur nous annonçant les zones de Aquitaine Info, Pyrénées Info puis Toulouse Info. Nous survolons maintenant le département du Gers et en fréquence avec Toulouse Information. J'ai concocté un programme à mes amis, dont il devrait se souvenir longtemps. Evoluant sur Paris où la classe A est reine, j'ai pensé que survoler un aéroport international au trafic soutenu, avec en prime le survol des installations de AIRBUS serait un moment inoubliable pour tout amateur d'aviation et de se simulation qui se respecte.
J'annonce nos intentions de transit de Blagnac au SIV Toulouse. Par habitude, je sais que le contrôleur va contacter la tour pour connaitre la faisabilité de la demande. Quelques minutes se sont passées, le SIV Toulouse nous confirme que le transit Blagnac est accordé. Maintenant, que nous sommes en approche, je demande à Jean-Luc de trouver visuellement au sol, le point d'entrée Whisky Hotel, puisque c'est ce prochain point où nous devrons rappeler l'ATC. Sur la carte VAC de LFBO, il est noté que ce point est un relais hertzien, il ne reste plus qu'à le trouver. Il est tellement énorme qu'on ne cherche pas bien longtemps, d'autant que j'avais bétonné mon cap depuis le point précédent du LOG. On passe "WH", et le SIV nous fait passer en fréquence avec la tour de Toulouse Blagnac. Sous volons à 2.000 ft, on doit rappeler Whisky Delta, c'est quasiment verticale des usines Airbus. Il est dix huit heures trente passées, le trafic en ce vendredi soir est très soutenu, les avions de ligne se suivent à la queue-leu-leu en finale de la piste 32R. Le contrôleur nous demande d'effectuer un 360 de retardement par la droitre pour laisser atterrir un avion de ligne. Voyant que le trafic actuel va nous faire tourner en rond pendant de longues minutes, il nous demande si on peut monter à 3000 ft. La manoeuvre ne me posant pas plus de difficulté que ça, je m'exécute et tout en poursuivant mon 360 de retardement, je prends mille pieds à l'altimètre. Stable 3.000 ft en sortie de virage, la Tour me demande de franchir le seuil de la 32R.
Alors que nous survolons le site d'Airbus, nous entendons à la radio la Tour s'adresser à l'Airbus (ou Boeing) établi en finale 32R de modifier son altitude de remise de gaz à 2.000 ft car un trafic VFR C172 coupe les axes au seuil. L'intérêt de comprendre l'anglais aéronautique dans ce genre de manoeuvre offre quand même un sacré confort au pilote privé qui l'exécute. Nous passons le seuil, les axes de LFBO sont dégagées, on file vers le point Echo Alpha. J'en connais un assis sur le siège arrière qui en en loupe pas une miette, les caméras tournent plein tube.
Les installations derrière nous, on descend 2.000 ft pied et sommes libérés par Toulouse Blagnac pour passer avec la Tour de Toulouse Lasbordes. Intégration vent arrière piste 33 directement depuis notre position, située entre EA et EN. Tour de piste pas très standard là aussi, comme à Arcachon, mais celui là je le connais plutôt bien pour m'y être posé à plusieurs reprises avec des machines différentes par ailleurs. Atterrissage par vent de travers, décidément depuis le matin à La Rochelle, ça n'arrête pas. Je coupe le moteur, il est dix neuf heures.
Quelques clichés de la journée :