Raid Afrique - Etape 21 : Kalomo - Maun |
C’est le grand jour ! Nous allons d’ici quelques minutes survoler les fameuses chutes Victoria, sur le fleuve Zambèze. Un moment fort de ce raid.
Les moteurs ne tournent pas encore que les passagers sont fébriles, l’index déjà posé sur le déclencheur de l’appareil photo.
On leur a dit que l’endroit valait le voyage, et méritait un détour. Nous les avons prévenus que nous allions passer à la verticale de cette impressionnante chute libre aquatique. Ils ont ouvert les dépliants, se sont renseignés sur la route. Ils ont préparé leurs pellicules et leurs cartes mémoire. On leur a fait, de bonne grâce, un briefing touristique détaillé.
Notre C47 décolle donc dans l’euphorie du rideau qui s’ouvre sur un grand spectacle. Ils sont déjà tous le nez écrasé contre le hublot, cherchant du regard la moindre gouttelette d’eau perdue dans l’infini du ciel.
Par chance, aujourd’hui, la visibilité n’est pas trop mauvaise.
Le voici, le voilà… Le Zambèze. Ce cours d’eau nourricier qui zèbre l’Afrique Australe de flots tumultueux. Une artère majestueuse.
Et là, bientôt sous nos ailes, non loin de la ville de Maramba (Livingstone), il se jette de la falaise dans de gros bouillons.
Spectaculaire et fascinant ! Les objectifs crépitent, les "oh" et les "ah" couvrent le bruit des moteurs. Un superbe saut de 108 mètres qui s’abîme dans l’écume et la vapeur, cela valait bien un léger détour par rapport à notre route directe.
C’est à partir de là que nous quittons la Zambie pour survoler un tout petit bout du Zimbabwe, avant de poursuivre dans l’espace aérien du Bostwana.
Les fleuves et les grandes rivières, c’est bien connu, sont souvent des frontières météorologiques. Le Zambèze ne déroge pas à cette règle. Après un moment de tranquillité, la masse d’air s’encanaille.
Les chutes Victoria, véritable plaisir des yeux, sont à peine derrière nous, que des turbulences viennent chatouiller la susceptibilité de notre C47.
Ah, les turbulences ! Une réelle angoisse pour tous ceux qui ne prennent l’avion que très épisodiquement. Et aujourd’hui, comme il y a quelques jours sous l’orage, on peut dire qu’elles sont copieuses. Nos passagers sont gâtés ! Il n’y a pas un seul éclair à l’horizon, et pourtant, ça tabasse tout de même très dur.
C’est dans ce méchant remue-ménage que se termine l’étape. Les secousses ne cessent qu’en approche de Maun, histoire de nous laisser le champ libre, à nous autres pilotes, pour poser notre C47 dans le plus doux des "kiss landings".