Novy - Kamenny Ruchey |
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Et nous voilà repartis pour un tour aux commandes du DC3, l’oiseau rare certainement le plus fidèle de nos raids, celui qui, en tout cas, nous est le plus familier. C’est un délice que d’entendre ses moteurs ronronner, de jouer avec la pression d’admission et de régler le pas des hélices. Un pilotage fin, des vitesses qui laissent le temps de respirer au décollage comme à l’atterrissage, s’envoyer en l’air en compagnie de ce mythique Douglas est toujours un grand plaisir.
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En ce 9 février 2010, la météo de Khabarovsk (UHHH) est conciliante. Peu ou pas de traces de nuages, un vent modéré, et un petit – 20° C qui givre l’atmosphère. Nos correspondants sibériens ne se plaignent pas. Il fait presque chaud…, d’après eux.
Et dire que pendant ce temps-là, l’Europe grelotte et grogne contre un hiver que nos compatriotes jugent interminable et rigoureux. Comme quoi chacun lit le mercure du thermomètre à sa façon. Le temps de rouler et de s’aligner, et nous mettons plein gaz. Les deux C47 montent dans le ciel, et s’établissent à 4500 pieds, altitude suffisante sur la totalité du parcours, sensiblement au cap 70, pour rejoindre UHKG, Sovetskaya Gavan, dont les installations se nichent en bordure du Détroit de Tartarie, au nord de la mer du Japon. Et ce, face à l’île de Sakhaline, théâtre de nos prochaines escales. Fichtre… que nous sommes loin de Marseille !
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Et toujours sous nos ailes, ce paysage désolé et enneigé qui n’a pas le don de vraiment nous mettre en émoi. Des collines plus ou moins hautes à perte de vue, des arbres alignés comme des légionnaires, en quantité suffisante pour fabriquer un réseau de cités pavillonnaires d’isbas (du moins en théorie), un soleil froid qui baisse sur l’horizon, pas de quoi ouvrir le ban, ni se péter la rate de rire.
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Bientôt, un littoral et quelques plages enneigées sont en vue, signe que notre destination est proche. Autorisés pour une approche en piste 30, nous négocions une vent arrière marathon avant de virer en base.
Mais, le jeu de nos trajectoires, parfois subtil et malin, veut que nous nous retrouvions presque parfaitement synchronisés en finale, à la même distance du point de convergence, et à la même vitesse. Dans ces conditions, c’est l’accrochage garanti.
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Afin d’éviter la collision (accident peu glorieux pour un raid de cette envergure), OldClic décide alors de déroger à toutes les règles aéronautiques en vigueur pour se poser sur un taxiway parallèle à la piste. Disons, qu’après tout, nous sommes au bout du monde, et de surcroît dans un simulateur, et que ce qui est strict ailleurs ne l’est plus tout à fait dans de telles circonstances. Au demeurant, ledit taxiway est visiblement aussi large qu’un boulevard, et il n’offre aucun danger pour un zinc de la trempe du DC3, pour peu que le guignol aux commandes ne rate pas son coup ! |
Approche d'OLDFIL
Approche d'OLDCLIC
Aussitôt dit, aussitôt fait, et les deux compères se retrouvent rapidement devant le plus réconfortant des verres de vodka. Réconfortant, certes, le breuvage… N’empêche que nous voici encore une fois dans un coin perdu, ravitaillé par les corbeaux, et que nous allons y passer la nuit. Très probablement en claquant des dents…
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La Galerie des clichés de l'étape