L'hydrobase de la Compagnie générale aéropostale (CGA) de Calheta Sao Martinho, sur l'île cap-verdienne de Santiago, a permis au Lieutenant de vaisseau Paulin Paris, premier pilote à avoir assuré la liaison aérienne entre Saint-Louis du Sénégal et Calheta de Sao Martinho, soit une distance d'environ 500 km, le 6 mars 1928, à bord d'un bimoteur CAMS 51. Selon les documents de l'époque, l'hydrobase, construite en 1928 dans une petite baie située à une dizaine de km de Praia, fut pendant trois ans un maillon important sur la route de l'Aéropostale entre la France et l'Amérique du Sud, le Cap-Vert ayant été choisi comme ultime escale avant la traversée de l'Atlantique en direction du Brésil. C'est dans cette base que se faisait la jonction entre les CAMS et les "avisos", petits bateaux de la marine française, datant de la Première guerre mondiale, qui acheminaient le courrier entre le Cap-Vert et les îles Fernando Noronha et le rocher Saint-Paul, au large du Brésil. Puis, en mai 1930, Jean Mermoz relia pour la première fois en un vol direct d'une vingtaine d'heures Saint-Louis du Sénégal à Natal, au Brésil, à bord d'un Latécoère-28. A partir de là, Calheta n'accueillit plus les CAMS et avisos, mais continua un temps à servir de relais radio à la ligne transatlantique. En mars 1931, l'Aéropostale était mise en liquidation judiciaire et, deux ans plus tard, fusionnait avec d'autres compagnies, donnant naissance à Air France. En 1981, la compagnie aérienne française avait d'ailleurs organisé une cérémonie à Calheta Sao Martinho, au cours de laquelle avait été fixée une plaque commémorative. Des médailles avaient aussi été remises à deux ouvriers cap-verdiens qui avaient participé à sa construction. Le hangar et la grue ont aujourd'hui disparu, mais subsistent encore le pont et des bâtiments qui abritaient les logements et le poste de communication TSF.