Dimanche 18 septembre, Agen, après un p'tit déjeuner pris tous ensemble, il est temps de se pencher sérieusement sur la météo de retour. Et là, c'est pas simple du tout. La TEMSI annonce bien deux fronts dépressionnaires qui se suivent à deux heures d'écart. Il va nous falloir décoller de LFBA entre ces deux fronts, sans rattraper le premier et bien évidemment sans se faire doubler par le suivant.
 

     Coté prévisions, ça se recoupe parfaitement. Contrairement à l'aller, aujourd'hui le Broken est annoncé entre 1200 ft et 1500 ft mais au dessus, d'autres couches se superposent jusqu'à plus, comme indiqué. Donc aujourd'hui, pas de vol On Top possible. Il va falloir évoluer entre sol et nuages. Le choix du parcours est évident : la vallée du Lauragais absente de relief qui pourrait nous bloquer.
 

                                                                             

      De retour au terrain à 10h30, dernière prise de météo sur place, nous regagnons nos machines. Christian et moi mettons en route les premiers. Nous avons décidé de sortir en Sierra, puis de tirer droit le VOR d'Agen (AGN), puis de virer sur le NDB de Muret (MUT), pour faire une verticale de leurs installations et dans la foulée tirer droit sur Castelnaudary.

 

 
 
                                

 

      Décollage en 29, virage à gauche, puis prise de cap sur un QDM du VOR qui nous fait passer par le point Sierra. On vole à 1500 ft, la météo est conforme à celle annoncée. Plafond bas, bonne visibilité et très léger grain par moment. On passe le VOR d'Agen, puis le NDB de Muret, et le terrain de Muret est maintenant en vue. Sur la fréquence, on entend nos amis à bord des deux autres machines, qui ont opté par un transit nord de Toulouse. Et ma foi, ils ont bien fait car maintenant que nous sommes à deux encablures de LFBR,  la météo se durcit. On distingue parfaitement la piste de Muret mais après, le rideau parait imperméable. Trois secondes de réflexion, je rappelle le SIV de Toulouse pour lui informer que nous faisons demi tour pour emprunter une autre route.

 

      Je décide de repiquer dans un premier temps vers Whisky (point à l'ouest de la CTR de Toulouse Blagnac). Ensuite,voyant la météo au nord plus clémente, et ayant la confirmation par l'ATIS de LFBO juste avant, je demande un transit de la CTR de Toulouse par les points Whisky - Whisky Delta - Echo Bravo - Echo Alpha ...

 


Trace sur déroutement cause météo

 

      Je passe donc avec la fréquence Tour qui nous autorise le transit à 1200 ft dans un premier temps pour cause de plafond rabaissé. Devant nous, un Airbus en montée initiale ouvre la bal. Finalement, ce déroutement a du bon. Avec Christian, on en prend plein les yeux surtout au dessus du complexe de Airbus Industries. La Tour nous rappelle pour nous demander de franchir les axes au seuil de la 32 droite, ce que Christian fait. Il a pris les commandes le temps que j'immortalise à la caméra cette verticale. La visibilité est bonne, nous sommes sous la couche, le sol est en vue, nous sommes sous contrôle, que du bonheur.

 


Airbus Industrie


Les pistes de Toulouse Blagnac

      Désormais sur notre droite, c'est la ville rose toute entière qui s'offre à nous ... Waow, c'est magnifique de survoler sa ville natale !
 

 

Transit Toulouse Blagnac en VFR Spécial - Plafond 1200 ft avec légères averses

 
 
        On quitte la Tour de Toulouse Blagnac, pour repasser avec le SIV. Sur la fréquence, j'entends Jean-Marie parti après nous d'Agen, avec son Cessna 182. Il nous indique les conditions météorologiques  que nous allons rencontré, étant lui même 15 nautiques devant nous. Et devant lui, à une vingtaine de nautique, c'est Xavier avec le Cirrus qui ouvre la route.
 
 
          Dans notre Cessna 152, le moins qu'on puisse dire,  c'est pas un gros stress qui prédomine, mais bien une attention particulière aux éléments. J'annonce au SIV, en sortie de Toulouse, que nous prévoirons un déroutement sur Toulouse Lasbordes si les conditions venaient à s’aggraver. Côté météo, on vole en VMC avec un plafond estimé à 1500 ft, une visibilité de l'ordre de cinq à huit kilomètres. C'est réellement volable en toute sécurité, mais faut rester vigilent sans s'embarquer dans un grain qui pourrait nous mettre rapidement en condition IMC. Ce que l'on ressent à ce moment là est comparable à ce que l'on ressent en voiture sur une autoroute par mauvais temps, où l'on se pose la question de savoir à quel moment précis on va sortir à la première aire de repos. Bein là, c'est exactement la même chose. On vole en sécurité, nous sommes dans des valeurs confortables en terme de sécurité surtout avec une machine qui croise à 100 kt seulement, cependant comme à Muret une demi heure avant, faudra prendre la bonne décision en cas aggravation.
 

 


 

 

 

       On passe Villefranche de Lauragais et en fréquence le C182 devant nous, nous annonce que Xavier dans le Cirrus a passé Carcassonne, et que la visibilité a changé du tout au tout. C'est pas du Cavok mais presque. Bon là aussi, cette information confirme les prévisions prises le matin, dans lesquelles il était stipulé que le pourtour méditerranéen était préservé de la grisaille.

        A notre tour, on passe Carcassonne avec notre tagazou des airs. Et quelques instants plus tard, peu avant Lézignan, le voile de pluie qui nous masquait grandement la visibilité se lève subitement ... en quelques secondes nous voilà dans un autre monde.


     Maintenant que nous sommes avec Montpellier en fréquence, à notre droite la mer méditerranée d'un joli bleu, on file droit sur FJR. On passe tout proche de Béziers, puis Marseillan. Peu avant Sète, Christian et moi décidons de nous arrêter à Montpellier Méditerranée pour casser un graine au restaurant de l'aéroport. Il reste encore une grosse demi heure jusqu'à Avignon, il est treize heures quarante cinq, on va donc déjeuner à LFMT. Je contacte la tour, intégration classique le long de la lagune, et nous prenons la 32 droite. Piste humide, freinage modéré, on sort en Victor. On regagne la parking Fox, coupure moteur après un vol de deux heures dix, bloc à bloc.

     Escale d'une heure sur le terrain, un p'tit creux comblé, et nous voilà de retour dans notre machine. Le vol Montpellier Avignon sera d'une banalité comparée aux deux heures précédentes passées, mais qui nous donnera  beaucoup de satisfaction à survoler la Camargue avec un ciel de traine.

     Bilan du weekend très positif avec une sortie aéro entre amis, accueillis de manière royale, tout ça dans la bonne humeur et un excellent esprit de camaraderie. Un vol aller très facile à gérer, un retour plus compliqué avec une branche de 30 minutes assez tendu, et bien sûr une bonne expérience acquise, qui m'a démontré la limite à ne pas franchir en VFR.


   En deux jours, 5h30 de vols :

      - 2 heures de ON TOP
      - 2 heures de VFR SPECIAL (non filmés, vous comprenez bien pourquoi)
      - 1 heure et demi tranquilou