Premier vol comme CDB sur Piper Archer II
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Dimanche 13 décembre, désormais lâché PA 28, j'effectue aujourd'hui mon tout premier vol comme commandant de bord sur cette machine, qui plus est avec trois personnes à bord. Et pourtant, les occasions n'ont pas manqué mais à chaque reprise, la météo s'en est mêlée. Deux jours plus tôt, du Mistral avec des rafales à 45 kt rendaient impossible notre vol. |
Rendez vous à 13h40 sur le parking de l'aéroclub, Jean-Pierre et Pascal, ami parisien passionné de simulation aérienne, m'attendent déjà. J'en profite pour présenter à Pascal, les opérations de prévol comme la prise de la météo, notams, etc ... je lui présente également les documents de bord, et on parcourt même ensemble le manuel de vol du piper. Le Charlie Echo nous attend sur le tarmac. Je vérifie que le niveau du carburant dans les ailes correspond bien à ce qui est noté sur le carnet de route. Finalement, 20 litres fond défaut à droite, je décide d'avitailler de 20 litres supplémentaire. Nous partirons avec deux fois 50 litres.
Au programme, et malgré une météo pas terrible, on devrait effectuer un survol du Lubéron, Gordes, Roussillon. Avec seulement cinq degrés au thermomètre, je vais garder une extrême attention au thermomètre du carburateur. Je m'annonce à la Tour d'Avignon, on est autorisé pour le roulage en bravo. Le temps de noter l'heure départ du bloc, j'entends le Novembre Yankee qui nous informe que la vallée d'Apt est bouchée. Sympa pour le tuyau, je recontacte la Tour pour informer du changement de nos intentions : se sera une sortie par Whisky puis un cap vers le Pont du Gard.
Au point d'arrêt Bravo, j'effectue les essais moteurs, et lors du briefing sécurité, indique à mon passager de droite les actions à mener en cas de panne après la rotation, et le fonctionnement de la balise de détresse. On remonte la piste derrière un TBM au décollage. Alignés en 35, sera un décollage avec un vent de 10 nœuds dans l'axe. Rotation à 65 kt, avec trois personnes à bord, montée initiale à 80 kts. Au fur et à mesure des opérations effectuées, je les commente à voix haute pour ne rien oublier mais surtout pour présenter oralement les différents procédures à Pascal assis sur à ma droite. Je pense que toutes ces infos lui apparaissent intéressante pour mieux les restituer dans un contexte qui lui est plus familier, celui de la simulation aérienne.
Actions 1000 pieds, puis nous voilà déjà proche de la Durance que nous allons cheminé jusqu'au Rhône. Mes deux passagers en profitent pour jeter un œil sur leur droite, où notre belle ville d'Avignon resplendit. Jean-Pierre assis à l'arrière, improvisé photographe du jour, mitraille avec son objectif.
Verticale Whisky, on quitte Avignon Tour pour passer avec Rhône Info. Comme souvent le dimanche après midi, c'est un répondeur auquel nous auront à faire. Je poursuis à 1800 ft QNH vers Rémoulins. Le pont du Gard est en vue. Quelques légères turbulences donnent un mal fou au photographe pour réaliser ses clichés. Je dépasse l'objectif et effectue un virage à droite à 30° pour revenir me positionner comme qui dirait en vent arrière du Pont. Sans contrôleur, et une météo capricieuse, j'évite de faire des ronds autour du Pont pour éviter un AirProx avec un autre appareil arrivé là par hasard.
On repasse Roméo Mike, avion bien stabilisé à 1700 ft, stable, je laisse les commandes à Pascal sur la portion Rémoulins - Whisky. Quelques minutes qui lui permettent d'appréhender la gestion d'un manche sur PA 28 en situation réelle. ATIS repris, contact avec Avignon Tour. Se sera un transit NA - Carpentras - Echo. Je dois rappeler en novembre Alpha. Je reprends le manche, et mes passagers observent les Ponts et la ville intra-muros d'Avignon. Nous sommes sur la Barthelasse, et face à nous un véritable mur s'annonce. Ce mur s'étend de Cavaillon jusqu'à Orange. Il part du sol jusqu'au dessus de l'horizon.
Pas de risques inutiles, je rappelle comme prévu la Tour, et annonce la situation météo telle que nous la voyons et demandons un retour sur les installations. Faut dire que la météo aujourd'hui est très hivernale, avec cinq degrés au sol, un niveau ISO à 2500 ft, du Broken à 3000 ft selon les secteurs, des prévisions de Neige sur les bas reliefs, bref une météo pour s'exercer en local.
On s'intègre en vent arrière piste 35 main gauche, checks successives effectuées, se sera un dernier virage à 650 ft au dessus du petit lac sur la Durance. J'annonce à mes passagers qu'on sera un tontiné au dessus du plan, ça loupe pas, trois blanches. En finale, à 80 kts avec un cran de volets, je suis encore trop vite. Assiette légèrement à cabrer, la vitesse se stabilise désormais à 70 kts, je laisse mon assiette telle quelle, elle me ramène progressivement sur le plan. En très courte, sur le plan avec la bonne vitesse, je ré-ajuste mon alignement, pour poser les deux roues arrières sur la ligne médiane.
Un arrondi juste ce qu'il faut, la roulette de nez se pose à son tour. Vitesse contrôlée, se sera un 180 et sortie par Bravo. Retour au parking club, j'étouffe le moteur après un vol de quarante minutes. Un peu déçu quand même d'avoir arrêté prématurément notre vol pour des raisons météorologiques, mais bouffer des heures de vols pour finir avec des tours de piste, y'avait peu d'intérêt à le faire avec deux passagers à bord.
Rendez-vous pris avec Pascal pour un vol Camargais à sa prochaine descente en Provence. Dans deux heures, son TGV quittera notre ville ... et Jean-Pierre avec qui on prévoit un Béziers le weekend prochain.
Les clichés du vol
