Nos C47 piaffent d’impatience comme des purs-sangs, comme s’ils commençaient à sentir l’écurie. Les moteurs n’ont jamais si bien tourné, si bien ronronné… Tout baigne dans l’huile !

Non loin d’Oran, nous commençons à entrevoir de la verdure. Enfin, s’exclament quelques-uns de nos passagers ! Après tant de sable, tant de sécheresse, et tant d’infini, on ressent cette gifle de chlorophylle comme une bouffée d’oxygène, mais aussi comme un spectacle étrange et presque irréel, habitués que nous sommes à survoler des étendues vides de vie.

Le ciel est beau, moucheté de jolis petits nuages. Sous nos ailes le paysage se pomponne avec le fond de teint des latitudes tempérées. Un peu plus loin, dans un coin du pare-brise, nous pouvons apercevoir la mer… La Méditerranée, qui, il faut s’en persuader, n’est pas un mirage. Il faut presque que nous nous pincions pour y croire !

Plus tard dans la journée, nous franchirons les portes de l’Afrique dans l’autre sens. Direction le nord, direction l’Europe.

C’est l’heure de passer un coup de fil au bureau, à Marseille, histoire qu’ils nous mettent une bouteille de champagne au frais d’ici notre arrivée. Chez Fauve Aviation, nous maîtrisons non seulement le ciel, mais également cette notion un peu trop souvent piétinée qu’on appelle la convivialité !